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sexta-feira, agosto 04, 2017

Memória – Arthur Rimbaud - Mémoire - Trad Eric Ponty -



Alexandrinos em branco

I
Água clara quão sal de choros desta infância,
Agressão ao sol alvura corpos destas fêmeas,
A seda pisada e lírios puros de auriflamas
Sobre muro onde alguma donzela defende.

Luta dos anjos – Não há corrente ouro em marcha,
Braço negro mover, denso, fresca erva. Ela 
Dissipa antes céu azul a céu lê seu chamando
A engelhar sombra da colina que dessa arca.

II

Ah! Húmido desse vidro tende branco caldo!
D´água enche ouro clara e sem fundo casto presto 
Deste vestido verde esmaecem das meninas
Faz salobro onde salta pássaro sem rédeas.

O Mais puro Luiz lume amarelo pálpebra
Vigiar água — tua fé conjugal, ô esposa! —
Meio dia em ponto terno espelho de inveja
Ao céu gris do calor globo rosa comido.

III

Madame se tens mui em pé da pradaria,
Neva fio onde anexo labuta sombrinha
Aos dedos premente umbela mui vaidoso ela
As crianças hão explicar verdura florescem.

Ler livro marroquim rubro! Hélas ele quão,
Dos Mil anjos brancos separar sobre via
Desvio distante serra! Ela ficando toda
Fria e negra curta! Após à partida homem!

IV

Lembrança braço grosso jovem erva pura!
Ouro lunar de abril santo leito! Alegria
Obras morador só deixado só às pressas
Tardinha longe faz rebentar podridão!

Dela presente abaixo da muralha! Hálito
Do álamo alto é para única da brisa
Depois no lençol sem fonte gris do reflexo
Velho dragador barca inerte duma pena!

V

Jogo desse olho d´água morna não unir pode
Ô barca inerte! Oh! Braço mui curto! Nem uma
Flor nem outra flor: nem amarelo bule
Lá nem azul amigo água colorir cinza.

Ah! Salgueiros que pó dum alado sacode!
As roseira rosal muito tempo devora
Meu bote sempre fixo dum curso esticado
Fundo desse olho d´água sem margem — que lama

   
 Eric Tirado Viegas
Mémoire
Arthur Rimbaud
I
L’eau claire ; comme le sel des larmes d’enfance,
l’assaut au soleil des blancheurs des corps de femmes ;
la soie, en foule et de lys pur, des oriflammes
sous les murs dont quelque pucelle eut la défense ;
l’ébat des anges ; — Non… le courant d’or en marche,
meut ses bras, noirs, et lourds, et frais surtout, d’herbe. Elle
sombre, avant le Ciel bleu pour ciel-de-lit, appelle
pour rideaux l’ombre de la colline et de l’arche.
II
Eh ! l’humide carreau tend ses bouillons limpides !
L’eau meuble d’or pâle et sans fond les couches prêtes.
Les robes vertes et déteintes des fillettes
font les saules, d’où sautent les oiseaux sans brides.
Plus pure qu’un louis, jaune et chaude paupière,
le souci d’eau — ta foi conjugale, ô l’Épouse ! —
au midi prompt, de son terne miroir, jalouse
au ciel gris de chaleur la Sphère rose et chère.
III
Madame se tient trop debout dans la prairie
prochaine où neigent les fils du travail ; l’ombrelle
aux doigts ; foulant l’ombelle ; trop fière pour elle
des enfants lisant dans la verdure fleurie
leur livre de maroquin rouge ! Hélas, Lui, comme
mille anges blancs qui se séparent sur la route,
s’éloigne par-delà la montagne ! Elle, toute
froide, et noire, court ! après le départ de l’homme !
IV
Regret des bras épais et jeunes d’herbe pure !
Or des lunes d’avril au cœur du saint lit ! Joie
des chantiers riverains à l’abandon, en proie
aux soirs d’août qui faisaient germer ces pourritures !
Qu’elle pleure à présent sous les remparts ! l’haleine
des peupliers d’en haut est pour la seule brise.
Puis, c’est la nappe, sans reflets, sans source, grise :
un vieux, dragueur, dans sa barque immobile, peine.
V
Jouet de cet oeil d’eau morne, je n’y puis prendre,
ô canot immobile ! oh ! bras trop courts ! ni l’une
ni l’autre fleur : ni la jaune qui m’importune,
là ; ni la bleue, amie à l’eau couleur de cendre.
Ah ! la poudre des saules qu’une aile secoue !
Les roses des roseaux dès longtemps dévorées !
Mon canot, toujours fixe ; et sa chaîne tirée
au fond de cet œil d’eau sans bords, — à quelle boue ?
Arthur Rimbaud, Derniers vers

Afiadeira - Paul Valéry - Trad. Eric Ponty



Afiadeira
A Lia não fia
No azul da janela a afiadeira sentada,
Onde melodioso jardim se desvanece;
A velha ronca que ruge embriagada.

Laça, bebendo azul, de fiar a onda
Cabeleira, tão débil em seus dedos evasiva,
Ela sonha, e sua pequena cabeça se inclina.

Um arbusto ao ar puro faz uma fonte viva
Que, suspendida no dia, rega deliciosa
De suas pétalas caídas que ao jardim ativa.

Um talo, onde o vagabundo vento repousa,
Curvado em vão saúda de sua graça estrelada,
Mostrando-se magnífica, a velha roca, sua rosa.

Mas a dormioca fia uma lã isolada;
Misteriosamente a frágil sombra se entrelaça
Ao fio de seus largos dedos, que dormem, afiados.

O sonho se devaneia com uma preguiça,
Angélico, e sem cessar, o doce e crédulo fuso,
A cabeleira ondulada ao gosto da fineza…

Detrás de tantas flores, o azul é fuçador,
Afiadeira de folhagem, a claridade se ergue:
O céu verde se padece. A última árvore tostada.

Tua irmã, a grande rosa onde sorri uma santa,
Perfuma tua vaga frente ao vento de sua manhã
Casta, e te faz crer enlanguescer… planta abolir

No azul da janela onde fia a lã.
Trad. Eric Ponty

LA FILEUSE

Lilia…, neque nent.
ASSISE, la fileuse au bleu de la croisée
Où le jardin mélodieux se dodeline ;
Le rouet ancien qui ronfle l’a grisée.

Lasse, ayant bu l’azur, de filer la câline 
Chevelure, à ses doigts si faibles évasive,
Elle songe, et sa tête petite s’incline.

Un arbuste et l’air pur font une source vive
Qui, suspendue au jour, délicieuse arrose
De ses pertes de fleurs le jardin de l’oisive.

Une tige, où le vent vagabond se repose,
Courbe le salut vain de sa grâce étoilée,
Dédiant magnifique, au vieux rouet, sa rose.

Mais la dormeuse file une laine isolée ;
Mystérieusement l’ombre frêle se tresse
Au fil de ses doigts longs et qui dorment, filée.

Le songe se dévide avec une paresse
Angélique, et sans cesse, au doux fuseau crédule,
La chevelure ondule au gré de la caresse…

Derrière tant de fleurs, l’azur se dissimule,
Fileuse de feuillage et de lumière ceinte :
Tout le ciel vert se meurt. Le dernier arbre brûle.

Ta sœur, la grande rose où sourit une sainte,
Parfume ton front vague au vent de son haleine
Innocente, et tu crois languir… Tu es éteinte

 Au bleu de la croisée où tu filais la laine.

Paul Valéry